La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Théâtre

"Andromaque" Femme fatale… Une version flamboyante, en rouge, noir et blanc, de la mythique tragédie - 23/01/2024

Un plateau rouge sang – de la couleur de celui versé à flots lors de la prise de Troie par les Grecs, écho princeps des guerres contemporaines et de leurs effusions sanglantes – sur lequel les protagonistes tout de noir vêtus évolueront jusqu'à s'y perdre. Du quatuor mythique (Oreste, Hermione, Pyrrhus, Andromaque), marqué à jamais par le fatum cruel qui leur fait aimer celui ou celle qui ne veut...  

"Le Problème lapin cartographie 7" Quand une cartographie de l'Atlas se transforme en une lumineuse farandole autour des Oryctolagus cuniculus - 22/01/2024

Mais d'où viennent tous ces lapins qui se multiplient autour de nous, jusque dans les jardins publics de notre chère capitale ? Faut-il y voir un nouveau symptôme du dérèglement de la planète ? Le marqueur de l'évolution incontrôlable du vivant ? Vaste question, d'autant que les lapins interrogent Homo-sapiens et son monde jusqu'à l'absurde, grignotent les câbles et les choux des Kerguelen et...  

"À mes amours" Oh les beaux souvenirs des premières fois… - 17/01/2024

Si, selon la formule fameuse du non moins fameux psychanalyste Jacques Lacan, "L'amour, c'est donner ce qu'on n'a pas à quelqu'un qui n'en veut pas", on peut dire que l'immortelle Adèle (sa dernière création, "De la mort qui tue", découverte au festival L'Échappée Belle en juin dernier, nous a ravis) aurait pu être l'inspiratrice de cette saillie verbale… En effet les jeux enfantins (?) de...  

"Personne"… Quelqu'un, plusieurs, la quête de la personnalité d'un père aux multiples visages - 16/01/2024

C'est un dialogue post-mortem. Un possible questionnement d'une fille pour son père disparu. Disparu tellement, tellement de fois différemment. Disparu de son vivant et disparu après son vivant. Disparu dans d'étranges contrées. Des pays mentaux, des défroques, des personnages où ce père tentait sans cesse des escapades imaginaires, se prenant pour espion, clown ou autre. Se prenant pour...  

"Maîtres anciens (Comédie)" La détestation promue à l'état de grâce artistique - 05/01/2024

Précédant "Extinction" dont le titre prend valeur de testament, "Maîtres anciens" – roman éponyme de Thomas Bernhard adapté ici par Nicolas Bouchaud, Véronique Timsit et Éric Didry – est l'avant-dernier de l'écrivain autrichien. Dans un jeu de massacre haut en couleur, animé par sa haine récurrente de l'État catholique, remugle de l'État national-socialiste, et son non moins irrésistible humour...  

"Very Math Trip" Comment se réconcilier avec les maths - 11/01/2024

"Very Math Trip" est un "one-math-show" qui pourra réconcilier les "traumatisés(es)" de cette matière que sont les maths. Mais il faudra vous accrocher, car le cours est assuré par un professeur vraiment pas comme les autres ! Ce spectacle, c'est avant tout un livre publié par les Éditions Flammarion en 2019 et qui a reçu en 2021 le 1er prix " La Science se livre". L'auteur en est Manu Houdart,...  

"Notre vie dans l'art", 1923-2023, "le siècle, il a passé"… et rien de nouveau à l'est… Un flamboyant Tchekhov contemporain - 29/12/2023

"La vie, elle a passé, on a comme pas vécu…", ainsi parlait Firs, le vieux valet de chambre de "La Cerisaie" d'Anton Tchekhov, pièce écrite dans le domaine de son ami comédien et metteur en scène Constantin Stanislavski… C'est ce même Constantin Stanislavski, auteur en son temps d'une "Notre vie dans l'art", qui se retrouve au cœur de la pièce éponyme écrite et mise en scène par Richard Nelson,...  

"Geli"… Le grand amour oublié d'Hitler - 28/12/2023

Avec "Geli", l'auteur et metteur en scène Diastème nous fait découvrir une figure très méconnue et qui fut, d'après les propos rapportés par Hitler lui-même, son grand amour. On ignore toujours ce qui a causé son hypothétique suicide. L'incarnation qui en est faite par Aliénor de la Gorce en donne une force et une gravité qui la rendent émouvante. Lumières sur un plateau sombre composé d'une...  

"Électre des bas-fonds", une tragi-comédie ballet élec… trisée - 20/12/2023

"Il faut des formes nouvelles. Des formes nouvelles, voilà ce qu'il faut", ainsi parlait le jeune dramaturge au destin tragique imaginé par Anton Tchekhov. Avant lui, Molière, pour divertir le Roi-Soleil (son sponsor), avait inventé un nouveau genre, celui de la comédie-ballet mixant joyeusement danses, chansons, musiques et textes. Dans leur sillage, Simon Abkarian s'empare du genre très codifié...  

"Richard II" Un Richard II qui dissèque à cœur les guerres de pouvoir - 14/12/2023

De toutes les pièces de Shakespeare, "Richard II" fait partie des moins connues. En un siècle, il n'y eut qu'une poignée de mises en scène en France. Pourquoi ? Peut-être du fait que son propos avance en ligne droite, presque sans intrigue secondaire, presque sans une scène qui laisse le spectateur respirer, rire ou se retrouver un temps pour mieux reprendre le fil de l'histoire ? Probablement...  
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À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Le consentement" Monologue intense pour une tentative de récit libératoire

Le livre avait défrayé la chronique à sa sortie en levant le voile sur les relations pédophiles subies par Vanessa Springora, couvertes par un milieu culturel et par une époque permissive où ce délit n'était pas considéré comme tel, même quand celui-ci était connu, car déclaré publiquement par son agresseur sexuel, un écrivain connu. Sébastien Davis nous en montre les ressorts autant intimes qu'extimes où, sous les traits de Ludivine Sagnier, la protagoniste nous en fait le récit.

© Christophe Raynaud de Lage.
Côté cour, Ludivine Sagnier attend à côté de Pierre Belleville le démarrage du spectacle, avant qu'elle n'investisse le plateau. Puis, pleine lumière où V. (Ludivine Sagnier) apparaît habillée en bas de jogging et des baskets avec un haut-le-corps. Elle commence son récit avec le visage fatigué et les traits tirés. En arrière-scène, un voile translucide ferme le plateau où parfois V. plante ses mains en étirant son corps après chaque séquence. Dans ces instants, c'est presque une ombre que l'on devine avec une voix, continuant sa narration, un peu en écho, comme à la fois proche, par le volume sonore, et distante par la modification de timbre qui en est effectuée.

Dans cet entre-deux où le spectacle n'a pas encore débuté, c'est autant la comédienne que l'on voit qu'une inconnue, puisqu'en dehors du plateau et se tenant à l'ombre, comme mise de côté sur une scène pourtant déjà éclairée avec un public pas très attentif de ce qui se passe.

Safidin Alouache
21/03/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024