La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.



Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager
Festivals

"Sinfonia en Périgord", plaisir du Baroque

Du 22 au 27 août 2016, la 26e édition du Festival "Sinfonia en Périgord" propose une riche programmation dont le maître mot est le plaisir. Grandes formations et petits effectifs dans des formats de concerts variés feront dialoguer passé et présent, artistes reconnus et jeunes talents à Périgueux et ses environs.



Compagnie La Tempête © DR.
Compagnie La Tempête © DR.
Le festival "Sinfonia en Périgord" fait connaître et aimer à un public toujours plus nombreux les répertoires des XVIe au XVIIIe siècles depuis un quart de siècle dans les sites remarquables de l'antique ville de Périgueux et sa région. Programmant œuvres magistrales et découvertes - avec le souci de faire entendre aussi la création contemporaine - son directeur David Théodoridès (et avant lui, son père) a ainsi invité le nec plus ultra des "baroqueux" : l'ami du festival, Gustav Leonhardt, les incontournables Jordi Savall ou James Bowman (pour ne citer que les plus anciens), des solistes comme Véronique Gens ou Philippe Jarousski. Cette année le festival fêtera les trente ans de carrière et l'adieu à la scène d'un de ses piliers, Michel Laplénie et son Ensemble Sagittarius avec plusieurs concerts dont celui d'ouverture.

En cette édition 2016, le festival continue de tracer son sillon en mettant à l'honneur de grandes fresques chorales. Parmi tant de belles propositions, notons le "Magnificat" de Vivaldi donné par la Maîtrise de Radio France dirigée par Sofi Jeannin et l'Ensemble Pulcinella (Ophélie Gaillard), le 26 août. Mais aussi la belle association que donnent les forces conjuguées du très talentueux chœur Aedes dirigé par Matthieu Romano et de l'ensemble Les Surprises (Juliette Guignard et Louis-Noël Bestion de Camboulas) pour faire revivre "La Passion selon Saint-Jean" de Jean-Sébastien Bach le 24 août.

Le Concert Spirituel © Forbidden City Concert Hall.
Le Concert Spirituel © Forbidden City Concert Hall.
Une mise en lumière et en espace des "Vêpres" de Claudio Monteverdi, le 27 août, magnifiées par l'inventive Compagnie La Tempête (dirigé par Simon-Pierre Bestion), succédera à un intéressant projet de l'ensemble Mora Vocis (pour un concert mêlant passé et présent, polyphonies médiévales et les créations contemporaines de Caroline Marçot, Klaus Huber, Evan Moody autour du thème "Mater dolorosa - Femmes au Tombeau"). Sans oublier un "Labyrinthe des Passions" autour des tableaux de Jérôme Bosch avec La Camera Delle Lacrime et le Jeune Chœur Dordogne (le 25).

Outre les talents reconnus (avec La Chapelle Rhénane de Benoît Haller), les jeunes solistes remarquables qu'on suit passionnément - telle la superbe soprano Maïlys de Villoutreys accompagnant le 27 août le trio Dauphine - et la scène émergente du baroque à découvrir lors de concerts gratuits (avec les "Jeunes Talents Sinfonia"), le festival fêtera la troisième et dernière année de résidence d'un des plus prestigieux orchestres baroques français, Le Concert Spirituel fondé par le chef Hervé Niquet. Deux soirées sous l'égide de l'Italie lui sont ainsi réservées : un concert autour de Vivaldi (le 24 août) et dans la belle Abbaye de Chancelade (le 25) des "Impressions d'Italie" feront résonner de belles pages de P. Lorenzani, O. Benevolo et de Marc-Antoine Charpentier.

"Sinfonia en Périgord"

Les Surprises © Amélie Pialoux.
Les Surprises © Amélie Pialoux.
Du 22 au 27 août 2016.

Programme complet :
>> sinfonia-en-perigord.com/

Réservation et renseignement
CLAP - Sinfonia en Périgord,
11, place du Coderc, Périgueux (24).
Du lundi au vendredi de 9 h à 12 h 30 et 13 h 30 à 17 h 30 toute l’année.
Le samedi de 10 h à 13 h du 2 juillet au 27 août 2016.
Téléphone : 05 53 08 69 81.
contact@clap-perigueux.com

Christine Ducq
Mercredi 17 Août 2016

Nouveau commentaire :

Théâtre | Danse | Concerts & Lyrique | À l'affiche | À l'affiche bis | Cirque & Rue | Humour | Festivals | Pitchouns | Paroles & Musique | Avignon 2017 | Avignon 2018 | Avignon 2019 | CédéDévédé | Trib'Une | RV du Jour | Pièce du boucher | Coulisses & Cie | Coin de l’œil | Archives | Avignon 2021 | Avignon 2022 | Avignon 2023 | Avignon 2024 | À l'affiche ter





Numéros Papier

Anciens Numéros de La Revue du Spectacle (10)

Vente des numéros "Collectors" de La Revue du Spectacle.
10 euros l'exemplaire, frais de port compris.






À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Le consentement" Monologue intense pour une tentative de récit libératoire

Le livre avait défrayé la chronique à sa sortie en levant le voile sur les relations pédophiles subies par Vanessa Springora, couvertes par un milieu culturel et par une époque permissive où ce délit n'était pas considéré comme tel, même quand celui-ci était connu, car déclaré publiquement par son agresseur sexuel, un écrivain connu. Sébastien Davis nous en montre les ressorts autant intimes qu'extimes où, sous les traits de Ludivine Sagnier, la protagoniste nous en fait le récit.

© Christophe Raynaud de Lage.
Côté cour, Ludivine Sagnier attend à côté de Pierre Belleville le démarrage du spectacle, avant qu'elle n'investisse le plateau. Puis, pleine lumière où V. (Ludivine Sagnier) apparaît habillée en bas de jogging et des baskets avec un haut-le-corps. Elle commence son récit avec le visage fatigué et les traits tirés. En arrière-scène, un voile translucide ferme le plateau où parfois V. plante ses mains en étirant son corps après chaque séquence. Dans ces instants, c'est presque une ombre que l'on devine avec une voix, continuant sa narration, un peu en écho, comme à la fois proche, par le volume sonore, et distante par la modification de timbre qui en est effectuée.

Dans cet entre-deux où le spectacle n'a pas encore débuté, c'est autant la comédienne que l'on voit qu'une inconnue, puisqu'en dehors du plateau et se tenant à l'ombre, comme mise de côté sur une scène pourtant déjà éclairée avec un public pas très attentif de ce qui se passe.

Safidin Alouache
21/03/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024