La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
RV du Jour

Avignon Off 2015 "D'un retournement l'autre"... Notre coup de cœur du Off ! - 17/07/2015

En ce moment, au théâtre de l’Alizé, se joue pour quelques jours seulement, un texte savoureux de l’économiste Frédéric Lordon, mis en scène par Luc Clémentin. Ce spectacle extrêmement drôle est d’une ironie mordante et tout en alexandrin. À notre tour de nous amuser un peu et de vous livrer une critique… tout en alexandrin. Monsieur, Une plume sourit à votre babillage Et souhaite à son tour...  

Avignon Off 2015 "Le titre est dans le coffre" ou quand le vaudeville rejoint la farce - 15/07/2015

Une joyeuse bande de farceurs très talentueuse endosse son costume de clown pour nous faire rire dans un spectacle savoureux : "Le titre est dans le coffre". Conçu et mis en scène par le maître clown Fred Robbe, ce travail est né d’une belle complicité qui se ressent largement sur scène. Ces fanfarons s’amusent et nous avec! Entre vaudeville détourné et blagues potaches, on trouve ici tous les...  

Avignon Off 2015 "Fille du Paradis" ou la "Putain" superbe et déchirante - 11/07/2015

En direct depuis Avignon. Une interview audio de la comédienne Véronique Sacri et du metteur en scène Ahmed Madani autour de "Fille du Paradis", un texte sans concession et radicale de la Canadienne Nelly Arcan. Celle-ci s’est heurtée toute sa vie (suicidée à 36 ans) à l’icône dévastatrice de la femme parfaite opposée à la femme objet qu’elle a été. Contrairement à "Illumination(s)" (présenté en...  

La [nouvelle] Reine Blanche ou le festival d'un théâtre scientifique... - 23/06/2015

Après un portrait haut en couleur d’Élisabeth Bouchaud (épisode 1), passons à présent à son théâtre (La Reine Blanche) et à sa programmation. La nouvelle saison s'annonce vraiment passionnante, avec une ligne directrice marquée autour de la science... des plus originales ! Forte de ses deux casquettes (de scientifique et de femme de théâtre), Élisabeth Bouchaud décide de mêler la scène à la...  

"Je n’ai pas besoin du théâtre pour manger, mais j’en ai besoin pour vivre" - 19/06/2015

Élisabeth Bouchaud, ingénieure, physicienne, directrice de l'enseignement de l’école ESPCI*, mais aussi directrice de la nouvelle Reine Blanche, auteure dramaturge et comédienne… Ouf, rien que ça ! Une personnalité superbe, exceptionnelle même. Un portrait en deux épisodes, écoutez… Vous allez aimer ! Tout le monde ne pouvait être que ravi d’apprendre que le Théâtre de la Reine Blanche avait été...  

"L’humour est la politesse du désespoir" - 03/06/2015

Un des éléments marquant dans les choix de mise en scène de cette pièce est l’utilisation de la vidéo avec ce passage de la scène à l’image, un peu comme Cocteau et sa traversée aux miroirs... Des séquences filmées sont projetées et les comédiens s’effacent pour laisser place aux acteurs. Ce que...  

Dans la cuisine de "George Kaplan"… - 29/05/2015

Dans ce deuxième épisode en compagnie de Frédéric Sonntag, l’auteur de "George Kaplan" (en ce moment joué au Théâtre de la Tempête) nous explique sa pièce et la manière dont elle s’est construite. Dans la cuisine de "George Kaplan", les révélations vont bon train… Mais sait-on pour autant qui est ce "G.K." ? En trois parties, l’auteur-metteur en scène définit sa pièce comme étant une...  

Appelez-moi George… George Kaplan ! - 27/05/2015

Frederic Sonntag, jeune auteur et metteur en scène montant, fait partie des quelques talentueux de sa génération. Il est actuellement au Théâtre de la Tempête avec "George Kaplan", une comédie satirique (en mal) du monde moderne qu’il a écrite et mise en scène. Face à un tel succès, le regard de cet artiste n’en est pas moins humble et la voix douce… Voilà un rendez-vous que nous ne regrettons...  

Benoît Lavigne reprend la direction du Lucernaire... Un vent nouveau souffle à l’horizon ? - 18/05/2015

En plein milieu de la saison 2014-2015, Benoît Lavigne reprend la direction du Lucernaire, à la suite de Philippe Person qui est resté près de six années aux commandes de ce lieu parisien majeur dans le paysage des scènes théâtrales françaises. Le groupe L'Harmattan, qui en est propriétaire, n’a pas souhaité le vendre mais enregistre un fort déficit. Tous ceux qui ont un peu fréquenté le...  

"Cette humanité est en train de se rater" - 04/05/2015

Voici notre dernier épisode en compagnie de Marc-Henri Lamande, en ce moment au Théâtre de la Reine Blanche. Dans celui-ci, il rappelle ce que la vie a d’essentiel et à quel point nous oublions ce qui constitue notre essence. Revenons un peu aux fondamentaux… on en a tant besoin. Ce qui est fascinant chez ce comédien est sa façon de se mettre en danger en embrassant de cette manière ces auteurs...  
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À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
05/04/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024