La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Lyrique

Un Faust cosmique à Bastille - 16/12/2015

Depuis le 8 décembre, c'est le grand retour de "La Damnation de Faust" à l'Opéra national de Paris après quinze ans d'absence, initiant un cycle consacré à Berlioz sur plusieurs saisons. Avec un plateau vocal de rêve et une roborative mise en scène du letton Alvis Hermanis, l'opéra français brille au firmament de la modernité. Après Lyon et la production de David Marton, c'est au tour de l'Opéra...  

Valer Sabadus, l'ange consolateur au festival Terpsichore - 24/11/2015

Depuis le 5 et jusqu'au 30 novembre, le Festival Terpsichore programme douze concerts, pour sa deuxième édition, avec un choix d'œuvres du répertoire baroque autour de Bach et de ses prédécesseurs. Entendu le 17, en l'Église Saint-Louis-en-l'Île, le contre-ténor Valer Sabadus nous a singulièrement permis d'échapper un moment à l'horreur du monde. Son deuxième CD consacré à Antonio Caldara vient...  

Pour créer un opéra européen, "Kein Licht"… Prêts ? Participez ! - 10/11/2015

Attention petite révolution ! Le public va entrer au cœur de la fabrication d'un spectacle en participant au financement d'un nouvel opéra commandé par l'Opéra Comique. Pour une création prévue en 2017 et sur un texte du Prix Nobel Elfriede Jelinek, le compositeur Philippe Manoury et le metteur en scène Nicolas Stemann comptent bien poser les jalons de l'opéra du XXIe siècle. Vous avez jusqu'à la...  

Le Wanderer au Festival de Royaumont - 24/10/2015

En 2015, la Saison musicale de Royaumont a évolué pour devenir un Festival de musique et de danse en deux actes, et un entracte entre juin et octobre. L'acte 2 du festival axé sur la présentation d'œuvres revisitées du répertoire accueillait pour la première fois le grand ténor Christoph Prégardien pour le chant du cygne de Franz Schubert, le sublime "Voyage d'hiver" de 1827. Mais d'autres...  

"Moses und Aron"… Spectres dans le silence du monde - 22/10/2015

Un début de saison remarquable à l'Opéra de Paris qui augure bien de la nouvelle mandature Lissner. Jusqu'au 9 novembre 2015, "Moses und Aron", l'opéra d'Arnold Schoenberg, est donné pour la première fois à Bastille et en allemand dans une mise en scène renversante de Romeo Castellucci. Avec un orchestre, des chœurs et des chanteurs touchant à l'excellence sous la direction de Philippe Jordan....  

Une "Manon" pas tout à fait idéale à Marseille - 12/10/2015

Bilan de la nouvelle production de la "Manon" de Jules Massenet à l'Opéra de Marseille… Avec de bons seconds rôles et un Chevalier Des Grieux à la fougue charmante servis par une mise en scène classique, le spectacle ne convainc pourtant pas tout à fait. C'est que la Manon de Patrizia Ciofi présentait, en cette avant-dernière, de vrais signes de fatigue. Quand cet opéra-comique, dont la...  

Bach opus 2 "D'autres le giflèrent" par la Compagnie Manque Pas d'Airs - 06/10/2015

La Compagnie Manque Pas d'Airs propose le deuxième volet de son triptyque consacré aux trois Passions de Jean-Sébastien Bach, du 17 au 20 octobre 2015, au Carreau du Temple. Après "Et le coq chanta" en 2014 créé autour de l'idée de trahison, le deuxième opus "D'autres le giflèrent" entend explorer, en quatorze stations et onze artistes musiciens, acteurs et chanteurs, l'humiliation du Christ...  

Une "Penthesilea" plus Grâce que Furie - 01/10/2015

Le sujet du dernier opéra du compositeur Pascal Dusapin est tiré d'un des mythes les plus énigmatiques de la mythologie grecque, celui des amours contrariées et monstrueuses d'Achille et Penthésilée, reine des Amazones, pendant la guerre de Troie. Le livret en allemand, démarqué de la pièce éponyme...  

Sébastien Guèze… Amant idéal de "Manon" à l'Opéra de Marseille - 29/09/2015

Du 29 septembre au 7 octobre, l'Opéra de Marseille programme "Manon" de Jules Massenet et offre une prise de rôle de choix au jeune ténor Sébastien Guèze. C'est avec le personnage du Chevalier des Grieux que l'un des meilleurs chanteurs de sa génération partagera la scène avec la soprano Patrizia Ciofi dans le rôle titre. Il a bien voulu nous livrer ses impressions sur les répétitions et nous...  

Mythes et Mystères au Festival d'Ambronay - 26/09/2015

Depuis le 11 septembre et jusqu'au 4 octobre, la 36e édition du Festival d'Ambronay, une des plus anciennes manifestations dédiées à la musique baroque, déploie ses fastes en programmant la fine fleur des ensembles et solistes d'aujourd'hui. Au cœur du département de l'Ain, au pied des contreforts du Bugey, le vieux village d'Ambronay possède l'une des plus jolies abbayes bénédictines depuis sa...  
1 ... « 11 12 13 14 15 16 17 » ... 23






À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
05/04/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024