La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Lyrique

Mariage de raison entre le Festival d'Aix-en-Provence et le Beijing Music Festival - 29/02/2016

Alors que Bernard Foccroulle entame son avant-dernière saison comme directeur général du Festival d'Aix, il vient de conclure avec le festival de Pékin un accord de collaboration de cinq ans. En patron avisé, il contribue ainsi au développement d'un des plus réputés festivals lyriques au monde avec ce mariage qui jette un pont entre cultures occidentale et orientale. Cet accord avec le Beijing...  

Celestissima Karina ! - 20/02/2016

Alors qu'elle vient de triompher à Paris dans le rôle-titre de "Partenope" et dans celui d'Armida de "Rinaldo", deux œuvres de son compositeur fétiche Haendel, Karina Gauvin livre, dans un récent enregistrement paru chez Atma Classique, "Divine Karina", une récapitulation de sa carrière discographique passée. L'occasion pour la soprano canadienne de rappeler l'étendue de son incroyable talent au...  

Une journée à l'Opéra de Nice avec Richard Rittelmann - 16/02/2016

Une journée particulière à l'Opéra de Nice. Le baryton Richard Rittelmann donne un récital au Foyer Montserrat Caballé dans le cadre des "Midis musicaux" avant de rejoindre les répétitions d'une nouvelle production du "Barbier de Séville" du jeune metteur en scène Federico Grazzini. Compte-rendu et interviews avant la première du 24 février 2016. Notre voyage lyrique nous emmène d'abord au Foyer...  

Un "Barbier de Séville" métissé et épicé façon Movida - 05/02/2016

Depuis le 2 février et jusqu'au 4 mars 2016, l'Opéra de Paris remet à l'affiche l'étourdissante production de Damiano Michieletto du chef-d'œuvre de Rossini, avec une distribution brillante dominée par la soprano Pretty Yende. Avec le jeune chef Giacomo Sagripanti, l'orchestre de l'Opéra de Paris réussit avec raffinement et éclat une mue toute rossinienne. Quel bonheur quand une perle du...  

Le retour de "Werther" à Bastille - 30/01/2016

Depuis le 20 janvier et jusqu'au 4 février, l'Opéra de Paris présente la célèbre production de Benoît Jacquot du chef-d'œuvre de Massenet avec une nouvelle distribution sous la baguette d'un brillant jeune chef italien Giacomo Sagripanti, remplaçant au pied levé Michel Plasson souffrant. Nous avons pu recueillir les impressions d'un chef d'orchestre heureux. Retour de la production de "Werther"...  

"Lady Macbeth de Mzensk" à l'usine… - 27/01/2016

Débuts tonitruants du metteur en scène Dmitri Tcherniakov à l'Opéra de Lyon, avec une nouvelle version de sa production créée à Düsseldorf du sublime opéra de Dimitri Chostakovitch, "Lady Macbeth de Mzensk". Avec une Katerina Izmaïlova transcendée par l'étonnante soprano lituanienne Ausrine Stundyte, l'opéra expressionniste du compositeur russe déçoit pourtant ici dans cette version un rien trop...  

Un "Capriccio" enchanteur à Garnier - 22/01/2016

Reprise de la très belle production du metteur en scène canadien Robert Carsen à l'Opéra de Paris jusqu'au 14 février 2016. Un spectacle enchanteur au service d'un des derniers opéras de Richard Strauss. Un ultime chef-d'œuvre dont la parfaite poésie parle au cœur comme jamais grâce à un plateau d'artistes de rêve. Ce "caprice" ou fantaisie en un acte, conçu au départ pour servir de prologue à...  

Aedes… dix ans d'une riche aventure humaine et musicale - 12/01/2016

Le chœur Aedes, fondé par le jeune et talentueux Mathieu Romano, fête ses dix années d'existence en cette saison 2015/2016. Reconnu pour son interprétation d'un large répertoire couvrant cinq siècles, dont la musique contemporaine, Aedes innove en ce début 2016 avec un spectacle original, "Léon et Léonie", consacré aux chansons de Brel et de Barbara. Rencontre avec un chef de chœur heureux et...  

Richard Rittelmann, le plus français des barytons suisses - 04/01/2016

En répétition pour une nouvelle production du dernier opus de Benjamin Britten, "Death in Venice", dont la première aura lieu le 20 janvier 2016 à l'Opéra de Nice, le baryton suisse Richard Rittelmann a bien voulu se confier à nous et faire un point sur une carrière placée sous le signe du défi permanent. C'est un vrai plaisir de rencontrer ce chanteur né à Genève il y a quatre décennies, tant...  

"Monsieur de Pourceaugnac"… Molière et Lully Florissants ! - 31/12/2015

Créée au Théâtre de Caen le 17 décembre 2015, la nouvelle production des Bouffes du Nord de la comédie-ballet de Molière et Lully, second fruit de la collaboration entre le metteur en scène Clément Hervieu-Léger et les Arts Florissants de William Christie, entame une tournée en France et en Europe. Le genre de la comédie-ballet apparaît quasi accidentellement en 1661 avec "Les Fâcheux", lors des...  
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À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
05/04/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024