La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.



Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager
Théâtre

"Étés de la Danse"… Soirées d’hommage au grand Rudolf Noureev

Les Étés de la Danse, Théâtre du Châtelet, Paris

Du 4 au 27 juillet, "Les Étés de la Danse" reçoit le ballet national de l’Opéra de Vienne qui rend, entre autres, un hommage à Rudolf Noureev, grand danseur étoile et chorégraphe de l’ex-Union Soviétique qui a su, avec une parfaite maîtrise, allier les danses classique, néo-classique et moderne.



"La Chauve Souris" avec Olga Esina et Kirill Kourlaev © Wiener Staatsballet/Axel Zeiniger.
"La Chauve Souris" avec Olga Esina et Kirill Kourlaev © Wiener Staatsballet/Axel Zeiniger.
Ce sont deux soirées exceptionnelles en hommage à Rudolf Noureev qui débutent le festival des "Étés de la Danse" menées par le ballet national de l’Opéra de Vienne dirigé par Manuel Legris (2010), ancien danseur étoile qui a réussi à faire en quelques années de ce ballet l’un des meilleurs au monde.

La soirée d’hommage, rendu au grand danseur et chorégraphe qui s’est éteint il y a 10 ans, est aussi accompagnée de danses de grands chorégraphes, tels que Balanchine, Roland Petit ou Forsythe. C’est tout un ensemble de danses classiques, modernes ou contemporaines qui défilent sur scène avec une maîtrise technique indéniable du ballet. Ce qui retient surtout, c’est la réelle capacité des danseurs à laisser paraître une aisance certaine pour des pas et des mouvements complexes à effectuer. La légèreté est souvent au rendez-vous, la force parfois, la grâce, toujours. C’est superbe. Une grâce aérienne où les ballerines semblent flotter. La superbe Olga Esina en fait la démonstration avec Vladimir Shishov de façon magnifique dans "La Chauve-Souris" de Roland Petit.

Duo "Black Cake" avec D. Kronberger et E. Peci © WS/Michael-Pöhn.
Duo "Black Cake" avec D. Kronberger et E. Peci © WS/Michael-Pöhn.
Certaines danses sont d’une légèreté presque aérienne avec des mouvements flottants des jambes qui viennent effleurer, par les pointes, le sol dans des cambrures où le corps est élastique, à la fois ondulant et musculeux, svelte et fort. C’est beau, léger, aérien, gracieux. Bref superbe !

D’autres danses, comme "Before NightFall" de Nils Christe (1985), sont vifs dans les pas et les déplacements. "Le Corsaire" est un pas de deux où Denys Cherevychko et Maria Yakovleva déploient une danse très énergique dans des sauts acrobatiques de grande intensité. Il y a aussi ce superbe duo "Black cake" de Hans van Manen (1989) où Irina Tsymbal et Eno Peci sont dans des rôles de composition où l’humour et le spectacle font cause commune dans une chorégraphie très originale.

C’est magnifique de composition, de grâce et de maîtrise. Et rester bouche bée est totalement compréhensible devant la grâce des ballerines.

Les Étés de la Danse - 9e édition

"Pas de deux Rubis" avec M.Yakovleva et M.Sosnovschi © WS/Michael-Pöhn.
"Pas de deux Rubis" avec M.Yakovleva et M.Sosnovschi © WS/Michael-Pöhn.
Spectacle vu : "Gala d’ouverture : Hommage à Rudolf Noureev".
Par le ballet national de l’Opéra de Vienne.
Directeur artistique : Manuel Legris.
Chorégraphies : Vakhtang Tchaboukiani, Nils Christe, Roland Petit, William Forsythe, Rudolf Noureev d’après Marius Petita, George Balanchine, ans van Manen, Alexandre Tchekryguine, John Neumeier.
Musique : Alexander Krein, Bohuslav Martinu, Johann Strauss, Franz Schubert, Piotr Ilyitch Tchaikovski, Igor Stravinski, Riccardo Drigo, Johann Sebastien Bach.
Avec : Kiyoka Hashimoto, Denys Cherevychko, Emilia Baranowicz, Camille de Bellefon, Marcin Dempc, Richard Szabo, Ketevan Papava, Eno Peci, Nina Polakova, Roman Lazik, Alice Firenze, Mihail Sosnovschi, Gala Jovanovic, Attila Bako, Erika Kovacova, Kamil Pavelka, Reina Sawai, Greig Matthews, Olga Elsina, Prisca Zeisel, Irina Tsymbai, Davide Dato, Masayu Kimoto, Maria Yakovleva, Robert Gabdullin, Nina Polakova, Mihail Sosnovschi, Vladimir Shishov, Ioanna Avraam, Natascha Mair, Alexandru Tcacenco, Dumitru Taran, Kirill Kourlaev, Reina Sawai.
Durée : 2 h 40 dont 20 minutes d’entracte.


Du 4 juillet au 27 juillet 2013.
Du 9 au 10 juillet à 20 h, 11 juillet à 13 h (répétition ouverte au public) et 20 h, 12 juillet à 20h, 13 juillet à 15 h et 20 h, 17 juillet à 20 h, 18 juillet à 13 h (cours en public) et 20 h, 19 juillet à 20 h, 20 juillet à 15 h et 20 h, du 22 juillet au 24 juillet à 20 h, 25 juillet à 13 h (cours en public) et 20 h, 26 juillet à 20h, 27 juillet à 15 h et à 20 h.
Théâtre du Châtelet, Paris 1er, 01 40 28 28 40.
>> chatelet-theatre.com

Safidine Alouache
Mercredi 10 Juillet 2013

Nouveau commentaire :

Théâtre | Danse | Concerts & Lyrique | À l'affiche | À l'affiche bis | Cirque & Rue | Humour | Festivals | Pitchouns | Paroles & Musique | Avignon 2017 | Avignon 2018 | Avignon 2019 | CédéDévédé | Trib'Une | RV du Jour | Pièce du boucher | Coulisses & Cie | Coin de l’œil | Archives | Avignon 2021 | Avignon 2022 | Avignon 2023 | Avignon 2024 | À l'affiche ter





Numéros Papier

Anciens Numéros de La Revue du Spectacle (10)

Vente des numéros "Collectors" de La Revue du Spectacle.
10 euros l'exemplaire, frais de port compris.






À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Le consentement" Monologue intense pour une tentative de récit libératoire

Le livre avait défrayé la chronique à sa sortie en levant le voile sur les relations pédophiles subies par Vanessa Springora, couvertes par un milieu culturel et par une époque permissive où ce délit n'était pas considéré comme tel, même quand celui-ci était connu, car déclaré publiquement par son agresseur sexuel, un écrivain connu. Sébastien Davis nous en montre les ressorts autant intimes qu'extimes où, sous les traits de Ludivine Sagnier, la protagoniste nous en fait le récit.

© Christophe Raynaud de Lage.
Côté cour, Ludivine Sagnier attend à côté de Pierre Belleville le démarrage du spectacle, avant qu'elle n'investisse le plateau. Puis, pleine lumière où V. (Ludivine Sagnier) apparaît habillée en bas de jogging et des baskets avec un haut-le-corps. Elle commence son récit avec le visage fatigué et les traits tirés. En arrière-scène, un voile translucide ferme le plateau où parfois V. plante ses mains en étirant son corps après chaque séquence. Dans ces instants, c'est presque une ombre que l'on devine avec une voix, continuant sa narration, un peu en écho, comme à la fois proche, par le volume sonore, et distante par la modification de timbre qui en est effectuée.

Dans cet entre-deux où le spectacle n'a pas encore débuté, c'est autant la comédienne que l'on voit qu'une inconnue, puisqu'en dehors du plateau et se tenant à l'ombre, comme mise de côté sur une scène pourtant déjà éclairée avec un public pas très attentif de ce qui se passe.

Safidin Alouache
21/03/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024